Se soigner en Thaïlande

Article : Se soigner en Thaïlande
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Se soigner en Thaïlande

(article écrit en 2014)

Aller dans le Nord de la Thaïlande sans gouter à la morphine, c’est comme passer un week-end en Belgique sans boire une bière ou une semaine à Pattaya sans attraper une MST me direz-vous. Il faut goûter local. Mais avant de vous retrouver plongé dans les méandres hospitaliers des régions reculées de la Thaïlande, mieux vaut être bien assuré.

Si j’ai été absent de ce blog ces derniers mois, c’est tout simplement que je visitais les différentes institutions de la régions, à savoir une clinique et trois hôpitaux, dans le seul but d’être au plus près de la réalité thaïlandaise.

Quel plus beau signe d’intégration que d’attendre une journée pour une prise de sang ou se faire hospitaliser de force dans un dortoir de 50 septuagénaires dont la moitié ne passeront peut être pas la nuit ?

S’intégrer, oui, mais choisissez bien votre camp, car dans l’univers hospitalier thaïlandais, il y a deux types de patients : ceux qui ont une assurance santé et les autres. Des quatre établissements qu’il m’a été offert de fréquenter, la question de l’assurance était souvent l’une des premières. Une fois votre assurance contactée, vous voilà partis pour une série de tests tous plus inutiles les uns que les autres, mais certainement très rentables.

Mon conseil santé si vous souhaitez bénéficier d’un check up complet gratuit: rendez-vous au plus vite au pays du sous-rire muni d’une assurance santé et d’une maladie orpheline. Si vous ne disposez pas de maladie orpheline, feignez en une. Infections, VIH, cancers, tout sera vérifié et vous repartirez serein… ou malade.

Car méfiez vous, le plus grand des danger dans certains établissements thaïlandais, c’est d’y tomber malade. Et le plus grand vecteur de maladie en Thaïlande après la prostituée, c’est le moustique d’hôpital, ce petit chose qui se promène du matin au soir dans une salle d’attente de 500 mourants, leur prélevant à chacun un échantillon de sang.

Mais se faire hospitaliser, c’est aussi l’occasion de rencontrer, d’apprendre, de s’immerger. Voici quelques phrases utiles à votre survie en milieu hospitalier :

–       ที่นั่นมีพิซซ่าไหม? Thinan mii pizza mai? (Y a-t-il de la pizza ici?). Car même en Thaïlande, la nourriture d’hôpital reste de la nourriture d’hôpital…

–       พยาบาล สวย Payaban Sway (les infirmières sont jolies) et sa variante คุณ หมอ สวย Khun Maa Sway (la médecin est jolie).

Et voici les réponses aux deux questions les plus fréquentes posées par les infirmières:

–       มี ไข้ Mii Khai (J’ai de la fièvre). Vous pourrez à cette occasion vous entrainer à dire les nombres durant les 25 prises de température quotidiennes.

–       ไม่ มี แฟน Mai Mii Fen (Je n’ai pas de petite amie – j’étais célibataire lorsque j’ai écrit ce billet ndlr). Une véritable obsession sans aucune utilité diagnostique.

A votre sortie, quel plaisir de retrouver le soleil et quel déception de quitter l’air conditionné payé par votre assurance. Vous voilà fin prêt à guérir, les poches pleines de médicaments.

Au « drug Check point », la police vous arrête, sûrement alertée par vos bras endommagés d’une trentaine de prises de sang et de trois cathéters successifs, le premier s’étant encrouté dans votre poignet droit, donnant à la conduite de votre scooter une allure de sortie de boite de nuit.

Quand l’agent vous demandera มี ยา ไหม? Mii Ya Mai?, réfléchissez à votre réponse, ยา veut dire à la fois drogues et médicaments…

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