En Asie, le plastique c’est fantastique !
On le sait, le plastique, ça pollue, ça consomme du pétrole, ça enlaidit les paysages et ça étouffe les tortues. Alors on tente de changer nos habitudes, en gardant dans le coffre de son 4×4 diesel un cabas en chanvre pour ne pas avoir à demander de sac plastique à la caisse, en recyclant nos bouteilles de Coca-Cola ou en se trimballant sur la plage avec son sac poubelle. Ce que l’on sait moins, c’est que malgré tous nos efforts, de plus en plus de plastique se repand dans la nature et dans nos océans. Selon la fondation Ellen MacArthur, d’ici à 2050, le poids du plastique présent dans les océans devrait être au moins équivalent au poids du poisson. Et une très (très très) grande partie de cette pollution vient d’Asie. Mais alors qu’attendent nos voisins orientaux pour changer leurs habitudes de consommation ? En fait, des initiatives sont mises en place mais elles peinent à émerger…
Cinq pays asiatiques rejettent 60% du plastique mondial
Certes, une immense partie du plastique asiatique rejeté dans la nature et les océans provient de Chine, le pays le plus peuplé du monde à la croissance vertigineuse, mais pas uniquement. Selon le Conservatoire des Océans, cinq pays seraient responsables à eux seuls de 60% de la production de déchets plastique. Sur ce podium peu glorieux, la Chine est suivie de l’Indonésie, des Philippines, de la Thaïlande et du Vietnam.
Ces cinq pays, proches géographiquement, sont pourtant très différents, culturellement, politiquement ou encore historiquement.
Le plastique coûte très peu cher
En fait, l’un des atouts (et du coup des défauts) du plastique, c’est son coût moindre.
Dans beaucoup de sociétés asiatiques habituées à la street food et au tout jetable, les gourdes ont très vite été remplacées par les bouteilles en plastique. Les feuilles de bananiers ont laissé place aux boites en polystyrène et autres couverts en plastique. Dans les supermarchés comme dans les supérettes, les sacs en plastiques sont distribués sans modération pour transporter des biens de consommation toujours plus emballés. La preuve sans doute qu’ils ont été bien protégés.
La solution : manger ses couverts…
Alors comment lutter contre cette surconsommation de matières plastiques ? Le problème est que tout comme la moto a très rapidement remplacé de vélo, le plastique a très vite pris la place de matériaux plus naturels, contrairement à la plupart des pays occidentaux dans lesquels les matières plastiques sont apparues plus progressivement. Les villes comme les campagnes ont vite été inondées de plastique, sans que les pouvoirs publics ou les populations n’aient eu le temps de gérer ces déchets. Éduquer une population à adopter des comportements écoresponsables prend énormément de temps. Alors plutôt que d’attendre plusieurs générations pour tenter de faire évoluer des cultures bien ancrées, certaines personnes en Asie ont pris le problème à la racine en tentant de créer des matières propres pour se substituer au plastique. Par exemple, Samorn Hiranpraditsakul, une chercheuse thaïlandaise qui a mis au point une technique pour fabriquer des assiettes jetables à base de feuilles d’arbres. L’Indien Narayana Peesapaty s’est quant à lui attaqué au problème des couverts jetables, en imaginant des couverts faits à base de céréales, entièrement mangeables (et biodégradables). Paradoxalement, ce besoin urgent de trouver des solutions pourrait faire de l’Asie un moteur dans la création d’industries durables…
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